DES PRODUITS COMME LES AUTRES
2023-03-18T07:00:00.0000000Z
2023-03-18T07:00:00.0000000Z
Les Nouvelles Caledoniennes

https://lesnouvellescaledoniennes.pressreader.com/article/281908777375589
AILLEURS
Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine il y a un an, entraînant une guerre entre deux poids lourds mondiaux de la production de céréales, les marchés ont été pris de panique : le prix du blé a augmenté de 50 % et celui du maïs de 40 % en moins de deux semaines en Europe. Pourtant selon IPES-Food, un consortium d’experts internationaux sur l’alimentation, au pic des prix en mai 2022, les stocks mondiaux étaient normaux et il n’y avait donc pas de risque de pénurie. Alors pourquoi ces hausses ? Depuis 2000, les marchés agricoles ont vu l’arrivée de nouveaux acteurs financiers, dont des fonds spéculatifs. Et une palette d’instruments financiers, sans livraison physique de cargaison. Leur vocation est de se couvrir face aux hausses ou aux baisses de cours, mais aussi de spéculer pour éventuellement empocher des plus-values. Parmi les garde-fous pour éviter une spéculation excessive sur les marchés américain et français : l’obligation de déclarer quotidiennement aux régulateurs les échanges de contrats à terme effectués et le respect d’un niveau maximum de contrats détenus. Le marché français impose aussi une limite du nombre de transactions durant les derniers jours de vie d’un contrat à terme, pour éviter les fortes variations juste avant la livraison. L’autorité française des marchés financiers (AMF) chapeaute le tout et « s’assure que l’offre et la demande se rencontrent dans de bonnes conditions » mais son rôle n’est pas « de juger si le prix est juste ».
fr-nc