Les missionnaires de la réinsertion
2023-03-18T07:00:00.0000000Z
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Les Nouvelles Caledoniennes

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DOSSIER
Ils oeuvrent quotidiennement à aider les prisonniers à retrouver une vie normale. Qu’ils dépendent du ministère de la Justice, du gouvernement ou soient membres d’une simple association, ils accomplissent leur mission quasi sacerdotale avec une motivation qui force l’admiration. ■ Le Spip Le Service pénitentiaire d’insertion et de probation intervient au sein du CampEst, du centre de détention de Koné et en milieu libre. Son rôle consiste essentiellement à préparer la sortie et à développer les aménagements de peine. En milieu ouvert, il y a 2 200 personnes suivies : ce sont soit les peines inférieures à un an placées en extérieur ou avec bracelet, soit les peines alternatives (personnes suivies de dix-huit mois à trois ans) et les suivis post-peine pour les personnes jugées les plus dangereuses qui ont exécuté leur peine et qui ont une mesure de sûreté. La période de contrôle peut aller jusqu’à vingt ans. Au centre pénitentiaire, conçu pour 420 personnes, six enseignants à temps plein et des vacataires assurent des cours avec une priorité absolue donnée aux mineurs et à la lutte contre l’illettrisme. Les détenus peuvent également travailler au profit de l’administration (cantine, nettoyage des locaux, etc.), ils ont droit à des activités socioculturelles qui visent à déconstruire les croyances (un millier d’heures par an), et à des programmes de prévention de la récidive pour amener les condamnés à un travail de réflexion sur leur comportement. Enfin, deux formations professionnelles sont proposées au Camp-Est, en soudure et en espaces verts. 60 % des détenus qui les suivent se voient proposer un emploi à l’issue de leur détention. Il y a 55 agents, dont 35 conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, ce qui fait à peu près 60 personnes par conseiller, et 95 en milieu ouvert. ■ La DPJEJ La Direction de la protection judiciaire enfance et jeunesse a été créée en novembre 2016. Ses compétences se déclinent autour de quatre missions : la protection de l’enfance dans le cadre de l’assistance éducative, le traitement de la délinquance des mineurs, la lutte contre la récidive et la prévention du décrochage scolaire. Ces quatre missions sont accomplies par le biais d’interventions externes ou directement au sein des établissements rattachés à la direction. Elle assure également l’indemnisation et le suivi administratif des personnes désignées « tiers dignes de confiance » par l’autorité judiciaire, qui accueillent un mineur retiré provisoirement de sa famille. Pour accueillir l’ensemble de ces mineurs, la direction dispose d’un Service éducatif de milieu ouvert, d’insertion et de suivi en détention (SEMOI) constitué d’une unité éducative de prévention de la déscolarisation et d’activités de jour, d’unités éducatives d’hébergement en familles d’accueil, d’un établissement de placement éducatif qui accueille des jeunes de 13 à 16 ans, à Nouville, d’une unité d’accueil des jeunes de 16 à 18 ans, à Païta et d’une autre dédiée à l’accueil d’urgence et à l’orientation, à Nouville. ■ La Rapsa La Rapsa (Réintégration des anciens prisonniers dans une société accueillante) est une association loi 1901 qui a été créée en 1976 pour venir en aide aux anciens détenus. C’est la seule structure en Calédonie à proposer cet accompagnement. Depuis 2003 un agrément provincial et gouvernemental qui lui donne le statut de CHRS (centre d’hébergement et de réinsertion sociale) lui permet d’accueillir des détenus en fin de peine durant plusieurs mois pour les guider dans leur réinsertion. Ils ne sont pas libres pour autant puisque le cadre est très strict, les entrées et les sorties sont réglementées, et il y a une heure de « couvre-feu ». Sorte de prison sans barreaux, la Rapsa permet aux anciens détenus ou en fin de peine d’avoir accès à du travail ou même de sortir le week-end si leur comportement satisfait les éducateurs. La Rapsa, au travers d’une convention avec le CHS, prend également en charge des psychotiques en traitement stabilisé ainsi que des familles en difficulté, sans forcément en lien avec la justice. 120 à 130 personnes passent chaque année par la résidence de la Valléedu-Tir dans le cadre de travaux d’intérêt général ou d’un processus de réinsertion. Douze salariés composent son effectif.
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