Se former aux métiers du BTP
2023-03-13T07:00:00.0000000Z
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Les Nouvelles Caledoniennes

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Dossier
33 Que l’on soit un collégien, un lycéen, un jeune post-bac, un adulte en reconversion ou un professionnel désireux de monter en compétence, il faudra passer par la case formation pour apprendre un métier. Il est fini le temps de l’apprentissage sur le tas avec tonton. Dans le domaine du bâtiment, les offres de formation sur le Caillou sont nombreuses et éclectiques. Les établissements publics, lycées professionnels en tête, proposent de nombreux diplômes de niveau 3, soit CAP et BEP, et de niveau 4, soit baccalauréat ou brevet professionnel, et ce en formation initiale, c’est-à-dire sans arrêt de scolarité de plus d’un an. Le lycée professionnel Petro-attiti à la Rivière-salée est le plus fourni, mais il est également possible de suivre des cursus bâtiment à Lifou, Koumac ou Jules-garnier à Nouville. La Direction diocésaine des établissements catholiques (DDEC) propose une offre pléthorique au travers du lycée professionnel Saint-marcellin-champagnat à Païta mais également du lycée Gabriel-rivat à Pouébo. Au lycée Do Kamo, la direction de l’alliance scolaire de l’église évangélique (ASEE) propose deux bac pro qui préparent à de plus hautes études. Toutes ces formations se font donc en établissement scolaire, et quelques stages ponctuent les années d’études. Les professionnels désireux d’obtenir un diplôme dans leur domaine de compétence peuvent « se présenter en candidat libre », souligne le directeur de Saintmarcellin-champagnat, Laurent Pain. L’alternance L’alternance est une autre manière de se former aux métiers du bâtiment. Aujourd’hui, elle n’est disponible que dans deux structures. Mais le gouvernement incite le public et le privé à faire le grand pas. Ainsi, une première filière de ce format a ouvert cette année dans le public, mais pas pour le BTP. Et le lycée Saint-marcellinchampagnat travaille à la création de filières de ce type : « C’est un souhait de compléter notre offre de formation, cela permet de coller au marché du travail », explique le directeur. L’alternance est proposée au Centre de formation de l’artisanat (CFA), établissement accolé à la Chambre consulaire des métiers et de l’artisanat (CMA). Huit filières sont ouvertes cette année. L’association de formation du bâtiment et des travaux publics (AFBTP) propose également de l’alternance sur deux cursus : une formation sur deux ans en bac + 2, et une année de licence. Pour aller plus loin dans les études, il faut quitter le nid douillet de la Nouvelle-calédonie pour s’aventurer dans les grandes villes. Selon la réforme du RCNC, un CAP suffit à créer son entreprise. Alors tout va bien. Un large éventail de métiers du BTP est disponible localement : maçonnerie, menuiserie, électricité, carrelage, peinture, plomberie…, avec plus de quarante formations proposées. « L’offre dans les métiers du bâtiment en Nouvelle-calédonie est large, avec des effectifs réduits, constate Claude Chaigne, délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue au vice-rectorat. Plus on monte en compétence et plus l’offre se réduit. » Ouvrir des filières Parmi les nouveautés 2023 : Charpentier bois, enseignement dispensé au CFA de la CMA, à Saintmarcellin-champagnat et à Petro-attiti, Monteur d’équipement solaire photovoltaïque, enseigné au CFA 35 d’accord, on demande une ouverture ou une fermeture de formation auprès du gouvernement. » Du côté de L’AFBTP, précisément sur les deux cursus proposés – une licence Management de projets et de travaux, la formation la plus élevée sur le Caillou avec un bac +3, et le Deust Conduite de chantier – « la Fédération calédonienne du BTP (FCBTP) a émis une demande et nous avons eu la possibilité de la concrétiser avec l’aide du Cnam (Centre national des arts et métiers), précise Laurent Cassier, directeur de L’AFBTP. Le souci en Nouvellecalédonie, dans le monde du bâtiment, c’est le manque de personnel qualifié intermédiaire, d’où la création de cette licence en 2021 et du Deust cette année. Ces deux cursus permettent de former d’excellents chefs d’équipe. » Des secteurs qui attirent En théorie, les formations disponibles sur le Caillou répondent à une vraie demande de terrain. Les alternants et les stagiaires trouveront donc un employeur lors de leur formation, et les jeunes diplômés des débouchés. Mais il y a aussi une vérité plus basique : « Le secteur du bâtiment est vieillissant. Il n’attire plus. Avant la Covid, on notait une moyenne d’âge de 43 ans. On a cette image du gars qui travaille sur un chantier, à la dure, mais ce n’est pas forcément le cas », souligne Laurent Cassier. Les professionnels constatent aussi une idéalisation du métier, l’apprenti ayant des idées préconçues sur le quotidien de certaines professions. Électricien, c’est aussi ramper dans des combles sombres, sales, habités par des nuisibles… Peintre en bâtiment, c’est travailler tout le temps avec des relents de peinture et le bras levé. Charpentier, c’est travailler sur des toits en plein été. Métallier, ce n’est pas jouer avec un chalumeau. « Nous avons beaucoup de réorientations à cause de cela », souligne Laurent Pain du lycée professionnel Saint-marcellin-champagnat. On trouve donc des secteurs extrêmement porteurs, autant pour recruter des apprentis que pour trouver une entreprise ou du travail et des chantiers à la sortie, comme le domaine de l’électricité : « électricien est un métier très populaire, des deux côtés », confirme Emmanuel Bérart, directeur du CFA. Mais, « il y a aussi des secteurs qui n’attirent pas, comme froid et climatisation, avec pourtant de fortes demandes pour accueillir des alternants, et du travail à la clé ! » Coller à notre époque Les formations proposées s’adaptent également à la mouvance générale du monde du bâtiment, comme l’écoconstruction, la rénovation, le photovoltaïque, le numérique… Rien d’étonnant à ce que trois formations Charpentier bois ouvrent cette année, même si les débouchés restent limités sur le Caillou. Les matériaux biosourcés et durables ont le vent en poupe, évidemment, compte tenu de l’urgence climatique actuelle. « Les formations tendent à se verdir, et le BTP vise à diminuer son empreinte carbone », constate Laurent Cassier de L’AFBTP. Idem pour les diplômes de Nouvelle-calédonie, Installateur en sanitaire et énergies renouvelables et Monteur d’équipement solaire photovoltaïque, bâtis sur mesure pour le pays par les professionnels du secteur. Même si la bulle panneaux solaires s’est légèrement dégonflée (pour les particuliers en tout cas avec la fin des aides financières et la baisse du rachat de l’électricité), l’énergie renouvelable reste une valeur d’avenir. On sait également que « le bâtiment est un secteur en crise souligne Laurent Cassier, et que depuis la pandémie, les nouveaux projets immobiliers sur le Caillou sont moins nombreux. Le secteur de la rénovation est davantage porteur. La formation Interventions en maintenance technique des bâtiments, où l’apprenti se doit d’être en capacité d’effectuer des travaux dans plusieurs corps de métiers, est très utile actuellement. Quatre diplômes sont disponibles dans ce cursus, et au moins un cinquième l’année prochaine. L’arrivée du numérique dans le monde du BTP apporte également son lot de formations adaptées à notre époque, comme le BTS Management économique de la construction, proposé au lycée Petro-attiti, qui comprend entre autres une bonne part de modélisation numérique des bâtiments, le BIM, technologie aujourd’hui si utilisée que depuis 2019 deux titres professionnels nationaux ont », été créés uniquement pour cette branche. De même, les engins de chantier intègrent de plus en plus de nouvelles technologies, avec ordinateurs de bord et écrans tactiles, les formations doivent donc suivre pour rester à la pointe, autant pour la conduite de ces engins que pour leur maintenance. Ils ont collaboré à cet article : Le Vice-rectorat : tél. 26 61 00. La DDEC : tél. 23 24 24. LE CFA : tél. 28 23 37. L’AFBTP : tél. 28 90 65.
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